Une fois n’est pas coutume, cet article sera consacré à la visite d’un endroit proche de chez nous : le Château de Vascœuil ! Nous nous y sommes rendus en 2cv avec Lison notre petite fille.
Source : site Web du Château
Le Château de Vascœuil est un bon exemple de “maisons fortes” édifiées en Normandie après la guerre
de Cent ans. Il garde la structure typique des dernières années du XVème siècle ; les portes en anse de
panier, la haute tourelle octogone avec son escalier à vis qui dessert les différents niveaux ; à l’intérieur
de belles cheminées. Son homogénéité et sa beauté lui sont données par l’appareillage du rez-de-chaussée en grès local. Les ouvertures des façades ont été réalisées au XVIème siècle. Dans la Cour d’Honneur, le colombier en briques du XVIIème siècle possède sa charpente d’origine et un remarquable système d’échelle tournante permettant d’accéder aux boulins où nichaient les pigeons.
A l’époque moderne, Jules Michelet découvrit Vascœuil en 1841, alors qu’il travaillait sur le procès de Jeanne d’Arc à Rouen, il y fut invité par son élève et futur gendre, Alfred Dumesnil, fils des propriétaires de Vascœuil. Michelet établit son Cabinet de travail – aujourd’hui fidèlement reconstitué – au sommet de la tour du Château où il écrivit, une importante partie de son œuvre d’historien mais aussi La Sorcière, L’Oiseau, La Mer …
Avec la restauration du Château conduite avec beaucoup d’intégrité, le courant du passé vibre dans chaque pierre sans jamais paraître le témoignage froid d’une gloire effacée.


Le Château, Le Colombier et les installations


On ne se rend pas seulement à Vascœuil pour y voir les Expositions, le Château ou le Musée consacré dans une dépendance du XVIIIème à Michelet et à sa famille – le seul existant en France mais aussi pour s’y sentir heureux et paisible dans un décor d’une surprenante harmonie.
Dans le lointain, la royale forêt de Lyons, plus près de nous les herbages, et en deçà du Crevon, affluent de l’Andelle qui fait méandres et cascades, le Jardin à la française, tel que dessiné en 1774 – sous Louis XV – qui invite à la promenade et à la découverte d’un riche patrimoine arboré.


L’exposition permanente se poursuit dans le château


EXPOSITION « SUPER ERRÓ »
16 Avril – 23 Octobre 2022

Source : Site Web du Château
Né en 1932 en Islande, Gudmundur Gudmudsson dit ERRÓ vit et travaille à Paris depuis 1958. Tournant d’emblée le dos à la peinture abstraite, qui règne alors en maître, depuis les années 1960 c’est un artiste incontournable, cofondateur du mouvement de la Figuration Narrative, proche du Pop Art. Au cours de ses voyages à travers le monde entier, ERRÓ collecte des images (publicités, photos d’actualité, bandes dessinées, affiches, documents politiques) qui sont sa source d’inspiration. Il les choisit, les assemble, les accumule selon son bon plaisir – toujours avec humour, parfois avec angoisse et violence – pour créer à partir de ses découpages et collages des tableaux autant à lire qu’à voir.
J’ai besoin de matériel efficace et, au cours de mes voyages, je fouille partout chez les soldeurs de livres,
dans les kiosques. J’accumule une quantité énorme et lorsque j’ai réuni beaucoup d’images se rapportant à un thème, c’est signe de commencer une série. Le processus consiste ensuite à sélectionner les images, à les “marier” ensemble pour en faire des collages, puis des tableaux…
Le collage, c’est la partie la plus excitante de mon travail, la plus libre ; c’est presque une écriture automatique. Il n’est pas question de copier tout simplement le collage préparatoire, le projet se transforme au fur et à mesure que je le transpose sur la toile. C’est la main qui contrôle tout. »
Les super héros américains et les images de propagande chinoise, russe ou cubaine se mêlent avec grâce aux figures de la peinture classique, à celles des revues scientifiques ou aux images publicitaires.
Son travail éminemment politique, souvent critique, dénonce la guerre, les pouvoirs totalitaires ou la consommation de masse. Il révèle et dénonce les aberrations de notre société : consommation dirigée, érotisme mercantile, révolutions, américanisation de l’existence…
Dans certaines de ses compositions, il insère habilement des personnages de toiles de Ingres, Delacroix, Léger ou Picasso, lesquels se retrouvent cohabitant avec des stars du cinéma, des hommes politiques ou des héros de bandes dessinées.
« Il me semble que je suis comme une sorte de chroniqueur, de reporter, dans une énorme agence qui rassemblerait toutes les images du monde, et que je suis là pour en faire la synthèse.
Créant des chocs visuels, confondant les temporalités et les espaces, ERRO conçoit des œuvres à la fois cocasses, troublantes, empreintes d’humour et pleines de dérision.
Hyperactif, travailleur acharné, fabuleux conteur et imagier, il travaille souvent par séries : cycles chinois, politiques, érotiques….
Complexité des compositions, explosion de couleurs, audace des juxtapositions, imbrication de personnages issus de la bande dessinée, accumulation de références historiques et picturales…
L’œuvre-fleuve d’ERRÓ, titan islandais à l’humour corrosif, détourne les mythologies contemporaines pour mieux stigmatiser les désordres de la planète.
De très nombreuses expositions lui ont été consacrées tant en France qu’à l’étranger. Plusieurs rétrospectives, dont dernièrement en 1985 au Musée d’art moderne de la Ville de Paris et en 1999 à la galerie nationale du Jeu de Paume et en 2010 le Centre Pompidou a organisé une rétrospective de ses collages. En 2018 « Erró, La Confusion du monde » est présentée à l’espace Paul Rebeyrolle, à Eymoutiers, et l’espace Jacques Villeglé de Saint-Gratien a réuni un ensemble récent de peintures en noir et blanc, exposition qui a été reprise en partie par la Galerie Louis Carré à Paris.
Au cours de celle de Vascœuil, il célèbrera son 90° anniversaire
.

Exposition du Colombier des Œuvres N&B de ERRÓ

Les œuvres de ERRÓ exposées dans le château


Lison en compagnie de Michelet et devant l’entrée du colombier en « charmante compagnie ».