Je tenais à vous présenter la dernière voiture arrivée à la maison. Nous recherchions depuis quelques mois, une Peugeot 404 ou 504 avec un toit ouvrant. J’ai passé des heures devant l’ordinateur pour dénicher une automobile saine. Nous nous sommes aussi déplacés à Granville pour voir une 404 qui s’est avérée bien trop chère pour son état.
Il n’y avait pas d’urgence dans la recherche. C’est finalement une 304 berline SLS de 1977 qui a attiré notre attention.
41000 kms d’origine, voiture arrêtée depuis 1989, exempte de corrosion aux dires du vendeur et une remise en route déjà réalisée. Cette « perle » se trouvait en région parisienne, précisément à Sartrouville, à 90 kms de la maison.
Aidé par 2 amis de l’Amicale 204-304, l’expertise du véhicule a confirmé un état rare de conservation.
Cependant, le vendeur est resté assez vague sur l’historique de la voiture. Elle aurait été stockée au sec dans un garage parisien depuis 1989 et aurait appartenu à une personne âgée. Mon expérience dans le domaine, après 4 acquisitions de véhicules anciens m’a appris à mes dépends qu’il ne faut pas accorder un grand crédit aux vendeurs.
Une chose est sûre, cette Peugeot appartient à ce vendeur que depuis à peine un mois et qu’avant lui, un seul propriétaire a été déclaré. Une première main, en somme !
Après un essai sur route avec ses pneus d’époque et en banlieue parisienne, il était difficile de juger des qualités dynamiques de l’engin.
Trois jours de négociations et nous avons trouvé accord pour son acquisition.


Premier constat quand nous avons ramené la voiture : pas de feux stop ! Pas étonnant le capteur de pédale de frein était fissuré, non branché et le poussoir et son ressort se trouvaient dans le vide poche. Le rapport du contrôle technique était pourtant vierge.
Un peu de contorsions sous le tableau de bord et le contacteur à 5 € est remplacé.
Premières photos à l’arrivée de la voiture ! Il convient de noter que les plaques n’avaient pas été changées par notre vendeur !
Rien de tel que de rouler pour détecter les travaux de fiabilisation, c’est ce que j’ai fait.
Je savais que le radiateur avait été remplacé, que rien n’avait été fait sur l’allumage ainsi que sur les freins, à l’exception du maître cylindre et des récepteurs de freins arrières. Les fuites des joints SPI aux interfaces cardans/boite rendaient la voiture un tantinet incontinente.
Premiers achats de pièces réalisés, notre ami Dédé a procédé aux travaux identifiés et aussi aux premières constatations non encore décelées.
Le radiateur est mal fixé, pas étonnant ce n’est pas le bon modèle. La voiture a tendance à chauffer, pas étonnant le thermostat n’était pas le bon, les deux pourtant remplacés par notre vendeur.
Le support moteur supérieur gauche sous lequel se trouve le thermostat n’était plus fixé au moteur ! Et pour cause, les taraudages ont sans doute été détériorés par le gougnafier qui n’a pas dû soulagé le moteur pour la dépose du support. Un coup de taraud et les vis ont retrouvées leurs places.
Un conseil, ne vous fiez jamais au rapport de contrôle technique ! Les pneus « carrés » datant d’avant 1989, l’état des flexibles de freins, le tambour arrière gauche pas nettoyé après remplacement du cylindre de roue, l’absence de fixation du moteur et l’incontinence de la belle étaient autant de défauts majeurs sûrement détectés par le contrôleur mais non inscrits au rapport.

La sellerie a été protégée par des housses depuis la sortie de la concession. Bien entendu, ces housses sont parties en poussière quand je les ai retirées. Les tapis de sol d’origine sont aussi dans un état neuf.


Il est temps maintenant de commencer à rouler sérieusement et surtout en sécurité.
Première panne un matin alors que je voulais aller chercher le pain. La voiture démarre, s’arrête et ne veut plus rien savoir.
J’investigue sur le circuit d’essence. La pompe débite bien et apporte de l’essence jusqu’au carburateur, J’ai de l’allumage.
Allo Dédé, j’ai un problème, je crois bien que je t’aime !
Résultat pointeau de carburateur bouché. Il faut dire que le réservoir est bien corrodé. Un nettoyage et c’est reparti.
Le lendemain, tout va bien jusqu’à ce qu’un ralenti erratique fasse caler la belle.
Allo Dédé, c’est pour une téléconsultation ! Je suis la piste de Dédé et je démonte et nettoie le gicleur de ralenti. Son état montre un dépôt sec de vielle essence. Un coup de compresseur et de nettoyant frein et c’est reparti. Ralenti stable à 800 t/mn.


Le soir même, nous décidons quand même de nous rendre à Chartres le lendemain en 304, bien que la 204 soit remplie de SP98 et prête à prendre la relève au cas où !
Quoi de tel qu’un coffre de 304 pour ramener du vin du salon du vin et de la gastronomie !


234 kms sans problème … sauf un ou deux !


Un parcours presque sans problème ! Après une petite pointe à 110 km/h sur la quatre voies entre Dreux et Chartres, le régime moteur ne retrouve pas ses 800 tours et reste bloqué à 2000 tours. Un allumage intempestif de voyant de défaut électrique s’allume s’éteint aussitôt sans corrélations causales et temporelles entre les deux défauts. Après le ravitaillement en vins et chocolats, nous retrouvons un ralenti stable à 800 tours.
Je me promets de rentrer de Chartres un peu plus calmement qu’à l’aller.
Nous avons validé deux choses : le coffre est adapté à nos futures grands trajets, la voiture est d’un comportement routier irréprochable.

L’Eure et l’Eglise St Pierre à Chartres

La Cathédrale

Arrêt dans la forêt d’Anet pour une séance photo

Eglise du Boullay-Mivoye entre Chartres et Dreux

Les Tourelles et le Vieux Moulin à Vernon


Acquérir une voiture ancienne, ou une ancêtre comme disent nos amis belges, et penser que sa fiabilité est parfaite n’est qu’illusion.
Il vous appartiendra de la fiabiliser en roulant et ainsi identifier les travaux à réaliser.
Il faut rouler tout de suite après l’achat, corriger ce qui doit l’être, rouler, corriger et au final avoir confiance et prendre le plaisir mérité de rouler autrement.