Je suis allé voir Albert. Qui est Albert ? Où est Albert ? Pourquoi aller voir Albert ?
Albert n’est ni un ami d’enfance, ni une vague connaissance.
Albert est une petite ville de la Somme dans les Hauts-de-France. Cette ville est ma ville d’enfance où j’ai fait mes premiers apprentissages, le collège, le football, les premières sorties, mes premières bringues …
Albert est la troisième ville de la Somme après Amiens et Abbeville. Elle est située à la croisée de l’Ancre (affluent de la Somme) et de la voie romaine qui reliait Amiens à Bapaume.
Ici presque tous les villages du coin se terminent en « court » : Dernancourt, Morlancourt, Bécourt, Fricourt, Millencourt, Maricourt, Méricourt, Bouzincourt, Grandcourt, Becquincourt, Morcourt … Je viens rarement à Albert pour le tourisme. Mais c’est avec un regard de touriste que j’ai pris le temps de traverser Albert à la recherche de mes souvenirs d’enfance.
Albert a été presque entièrement rasée durant la première guerre mondiale. Elle a été rebâtie dès 1918 en brique avec un alignement des trois monuments phares de la ville, la gare, la basilique, l’hôtel de ville.
Maintenant vous savez où est Albert.


Les étangs du Vélodrome.
Dans la seconde moitié du 19ème siècle, l’industrie mécanique se développa à Albert. En 1897, l’usine de cycles Rochet construisit, en bordure de l’Ancre, une piste d’essai pour cycles, de 333 mètres de long, d’où le nom de Vélodrome.
À la suite d’inondations, le vélodrome fut abandonné et remplacé par un étang creusé en 1906. Un second étang fut creusé et un terrain de football fut aménagé entre les deux étangs.
Les étangs du Vélodrome devinrent un lieu prisé des pêcheurs et des promeneurs.
En 2010, la ville d’Albert décida de rénover cet espace de loisirs selon les normes du développement durable. En 2013, le Vélodrome était profondément transformé.


L’Ancre aux abords des étangs du Vélodrome.
Photo sphère prise au dessus des étangs du Vélodrome
Un petit vol au dessus des étangs




L’office du tourisme a pris place dans les Bains Douches Municipaux. Dans les années 67-68, je m’y rendais une fois par semaine avec mon père pour la grande toilette hebdomadaire. Le logement de fonction de l’école n’était pas équipé de salle de bain, ni de toilettes.
Les décors art déco ont été préservés. Les cabines de bains et les odeurs associées ne sont plus là !
La salle des bains douches est maintenant une salle d’exposition.


La gare actuelle est une gare de la reconstruction, édifiée en 1920 par l’architecte Gustave Umbdenstock, pour la Compagnie des Chemins de fer du Nord. Elle est de style flamand, comme les gares de Senlis et de Saint-Quentin. Depuis sa rénovation, un avion Potez est accroché dans le hall, en hommage au développement économique que l’aviation a apporté à la ville.
J’empruntais cette gare pour me rendre à Paris pour mes études supérieures. Les trains couchettes s’arrêtaient à Albert. Il était possible dans les années 80 de se rendre en Provence sans changer de train. Les wagons étaient détachés avant Paris attelés aux grandes lignes Corail de l’époque. Prendre le train à Miramas le soir et arriver à Albert le matin n’est plus possible aujourd’hui. Un progrès sans doute pour la rentabilité, pas pour le service des voyageurs.


L’intérieur art déco de la gare d’Albert avec un avion Potez 36.
La ville d’Albert profite des activités aéronautiques du village voisin Méaulte où les usines Potez se sont installées en 1922.
Je vous propose une vidéo de l’INA sur l’histoire de l’aviation à Méaulte

Vue d’Albert prise de la gare. La basilique et l’hôtel de ville.


La basilique Notre-Dame de Brebières a été construite sous l’impulsion d’Anicet Godin, curé-doyen d’Albert de 1882 à 1913.
En 1895, au moment de son inauguration, le pape Léon XIII conféra le titre honorifique de basilique mineure à la nouvelle église. Il précisait dans sa bulle pontificale son ambition pour la basilique : « Il faudrait qu’Albert devienne la Lourdes du Nord ».
L’édification de la basilique nécessita le bétonnage du lit de l’Ancre qui coule sous le chœur sur une longueur de vingt-sept mètres. Le clocher-porche, haut de 62 m, était surmonté d’un dôme portant une statue dorée de la Vierge Marie qui culmine à 82 m, œuvre d’Albert Roze, sculpteur amiénois.
La basilique d’Albert fut totalement détruite au cours de la Grande Guerre. En 1915, un obus toucha le dôme soutenant la statue, qui s’inclina, mais resta dans un équilibre précaire et impressionnant. Cet événement donna naissance à une légende : « Quand la Vierge d’Albert tombera, la Guerre finira. » disaient poilus et tommies. En avril 1918, lors de la dernière offensive allemande, la Bataille du Kaiser, la basilique fut anéantie sous les obus et la statue de la Vierge dorée s’écrasa au sol.
La basilique fut reconstruite à l’identique par l’architecte Louis Duthoit, fils d’Edmond Duthoit, entre 1927 et 1931. La décoration intérieure reprit en partie la décoration d’origine.
La tour-clocher a été refaite à l’identique. Une réplique de la « Vierge dorée » due également à Albert Roze fut ré-installée lors de la reconstruction de l’édifice de 1927 à 1929. La toiture du dôme et la dorure de la statue sont périodiquement restaurées à la feuille d’or.

Une visite d’Albert faite décapotée en 304. Photo prise sur le chemin du retour à Sailly-Laurette
A Albert vous trouverez encore quelques personnes qui parlent Picard.
je viens d’apprendre qu’albert n’est pas basque….trés belle ville avec un passé aéronautique brillant !!!
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Bonjour Patrick, Albert n’est pas basque, tout comme le béret qui est et restera béarnais. Albert, la ville a bien changé, elle devient attirante par les aménagements entrepris. L’aéronautique un futur. Il y a maintenant 23 ans, le site de EADS de Méaulte a été filialisé et a su prendre le virage de la production composite des pointes avant Airbus. Il est devenu AIRBUS ATLANTIC depuis le 30/11/2021 après s’être appelé STELIA Aerospace
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